AccueilReportagesRoute Nationale 7 : 12e édition en 2012

Route Nationale 7 : 12e édition en 2012

La douzième édition de “Route Nationale 7 Historique” du 27 mai au 2 juin dernier, abandonnait pour la première fois la route la plus légendaire de France bercée par les rivages de la Méditerranée, pour prendre “l’autre” route des vacances, celle de l’ouest et de l’Océan Atlantique.

57 équipages avaient répondu présents pour cette épreuve touristique mais traditionnellement longue qui allait relier Le Mans, Limoges, Albi, Tarbes et Biarritz, sur un itinéraire pittoresque tracé par un des meilleurs spécialistes, Robert Rorife qui excelle dans l’art de retrouver les routes d’autrefois, les plus adaptées aux anciennes mécaniques.

A 15 jours de la 80e édition des 24 Heures du Mans, la course d’endurance la plus célèbre au monde qui allait voir s’affronter 2 géants de l’industrie automobile (Audi et Toyota) avec des véhicules hybrides, tous ces passionnés d’automobiles classiques se sont rassemblés le dimanche 27 mai pour la distribution des road books, le drink de bienvenue et la soirée d’ouverture où chaque équipage et chaque voiture sont présentés.

Ceux qui le souhaitaient ont pu visiter le musée des 24 Heures qui accueillait une exposition temporaire dédiée à Jaguar 7 fois vainqueur de l’épreuve en 1951,1953, 1955, 1956, 1957 1988 et 1990. L’équipage suisse, Jean-Christophe Bouet – Philippe Sulmoni a déjà passé une bonne partie de l’après-midi et de la soirée à refaire le distributeur et l’alternateur de la petite Lotus Seven 1971. Jean-Marie Léonard, que l’on a vu l’an dernier sur les routes de Sardaigne avec une Bugatti Ventoux 57 est lui aussi plongé sous le capot de sa magnifique MGA bleue: la génératrice ne charge plus. Il en trouvera une neuve, dans sa boîte d’origine, 2 jours plus tard à Limoges !

François Tasiaux qui étrenne sa nouvelle MG TF de 1955 dont c’est le premier (grand) voyage est parti courageusement de Bruxelles à 6 heures du matin. Vers 16 heures, il arrive au Mans complètement livide, épuisé par la chaleur “le chauffage de ma voiture est bloqué à fond sur le chaud et je ne vois aucun bouton au tableau de bord pour le couper et le soleil est si fort que j’ai dû remettre la capote” “Ouvre ton capot, François, le robinet de chauffage s’y trouve, il suffit de le tourner !”

Lundi 28 mai  Le Mans – Chatelleraut – Limoges (364 km)

Dès 8h01, et sous un soleil qui va briller toute la semaine, la petite Renault 4 CV1951 de Bernard et Monique Blavier est la première à s’élancer. Venant de Belgique et y retournant (depuis Biarritz au terme du rallye) par la route, la petite française et son équipage en sont à leur 5e participation et forcent l’admiration car son petit 4 cylindres de 750 cc développant 17 chevaux (!) aura accompli en 10 jours près de 3500 km !

Une minute plus tard, c’est la Simca Aronde Ranch bicolore 1962 de Christine Romain, qui roule seule à bord et que l’on a vue l’an dernier sur les routes de Corse et de Sardaigne en Triumph Spitfire, qui prend le départ suivie de peu par la belle petite BMW 700 1961 de Emile et Monique Paris ils ont fait le challenge d’inscrire une populaire (une catégorie de voitures chère à l’organisateur puisque ce genre d’auto est le plus représentatif de l’esprit de la route des vacances et de la Nationale 7 ! ), laissant au garage Porsche et Austin Healey.

Suivra ensuite une belle brochette représentative de l’âge d’or de la route des congés payés:  Buick Skylark cabriolet 1962, Plymouth Barracuda 1968, Chevrolet Corvette 1962, Ford Mustang 1965, Citroën DS Break et SM, MG TF, A, B, GT et V8, Alfa Romeo Giulietta Spider coupé Bertone, Giulia SS, 2600, Volvo P 1800, Triumph TR 3,4, 250, Stag, Jaguar XK 150, Type E et MK 2, Peugeot 404 cabriolet, Mercedes SL, Porsche 356, 914,911, Austin Healey etc…

De minute en minute, chaque voiture va parcourir la fameuse ligne droite des Hunaudières en direction de Mulsanne et Arnage (le seul virage du circuit qui n’a jamais été modifié depuis la première édition des 24 Heures en 1923 !).

La traversée de la forêt de Bercé est caractérisée par la présence, à chaque carrefour de plaques de signalisation en fonte, perchées à 2m50 de haut et qui datent de l’époque des diligences et des routes de Poste.

La Loire sera franchie à Amboise au pied du célèbre château, suivra ensuite Chenonceau dont le château est construit sur le Cher.

Après la pause “apéritif et dégustation” (une tradition respectée chaque jour vers 11 h sur la route  Eddy et Monique Gully orchestrent un arrêt dégustation des produits du terroir), tout ce petit monde arrive à Châtellerault pour la pause déjeuner après une étape matinale forte de 203 km.

La belle Alfa Romeo 2600 Spider 1963 de Francis De Prins ne repartira pas un bruit de bielle fait craindre le pire à son propriétaire qui préférera la faire rapatrier par camion.

C’est par la sinueuse vallée de la Gartempe et les gorges des Portes de l’Enfer puis le col de la Sablonnade que tous se retrouveront le soir à l’hôtel du Lac à Limoges.

Mardi 29 mai Limoges – Le Rouget – Albi (337 km)

La petite Lotus Seven des Suisses en restera là l’alternateur (pourtant neuf) s’est complètement disloqué.

Celles que certains avaient surnommées avec sympathie en début de rallye “les chicanes mobiles” la petite 4 CV la Simca et la BMW 700, étonnent par leurs performances et leur régularité le parcours est tellement sinueux à travers les Monts du Cantal que les petites populaires suivent un bon rythme et qu’elles n’arrivent jamais très loin des premiers en fin d’étape.

L’apéritif du jour accueille tout ce petit monde à la Grotte des Maquisards à la Chapeloune juste avant de passer les Gorges de la Dordogne au Pont du Chambon.

Contournant la ville d’Aurillac, le parcours se montre de plus en plus montagneux jusque Le Rouget où la pause de midi à l’Hôtel des Voyageurs fait la part belle à la cuisine cantalienne.

Les 137 km de l’étape de l’après-midi ne laisseront guère de repos aux concurrents !

Suivant la vallée de la Moulègre, la route plus sinueuse que jamais descend des montagnes pour traverser le Lot à Saint Martin de Bouillac et filer ensuite jusque Albi au bord du Tarn.

Mercredi 30 mai Albi – Saint Girons – Tarbes ( 316 km)

Si la longueur des étapes raccourcit au fil des jours, le terrain, de plus en plus accidenté à l’approche des Pyrénées, ne ménage ni les mécaniques, ni les équipages.

Toulouse est contournée par Villefranche de Lauragais où le canal du Midi est franchi.

C’est à Saint Amans que l’apéritif sera servi aujourd’hui, sur la place du village (53 habitants tout de même !) en présence de Claude Sans, Maire de la localité qui, pour l’occasion, nous a ouvert les portes de l’église (12e siècle) ainsi que les toilettes de la mairie, plus appréciées par les dames !

La route continue ensuite jusque la grotte du Mas d’Azil, la seule en Europe qui soit traversée par une route, malheureusement fermée pour travaux on ne la verra que de loin

La pause déjeuner dans le parc du Château “L’auberge d’Antan” à Saint-Girons se fera sous le chapiteau, au cœur du parc arboré.

L’après-midi, les 135 km de l’étape feront découvrir les merveilleux paysages des Pyrénées en commençant par la montée du Col du Portet d’Aspet puis du Col de Buret et du col des Ares où la Mustang Cabriolet 1965 de Johnny Delhez (grand spécialiste des courses historiques sur Ford Escort MK 1 et 2) cassera un roulement de roue avant. La pièce sera trouvée à Tarbes et l’équipe de mécaniciens, Luc Ticchi et Philppe Gerin, fera encore une fois des miracles pour que la belle américaine puisse repartir le lendemain.

“Nous avons dû disquer la cage de roulement qui par la chaleur s’était soudée au moyeu de roue ! Certaines billes du roulement étaient devenues carrées !”

Après l’Abbaye de l’Escaladieu, ce sont des côtes et descentes à 15 % jusqu’à Orignac que les mécaniques devront affronter avant l’étape de Tarbes.

Un magnifique écrin recevait tout le monde au centre-ville le splendide hôtel Rex, hyper moderne et unique en son genre avec des fauteuils en forme de main ou de pétales, ses escaliers ou sa façade en verre illuminée la nuit.

Jeudi 31 mai Tarbes – Estérencuby – Biarritz (240 km)

Quittant Tarbes par le plateau de Gers puis le plateau de Benou au pied du col de l’Aubisque, c’est dans le brouillard que les 55 voitures rescapées affronteront la vallée du Gave de Larreau puis monteront le col de Bagargui (1284 m) sous le soleil et au-dessus de la couche nuageuse une vision surréaliste qui en émerveillera plus d’un au sommet du col, au pied du Pic des Escalliers où la pause dégustation – apéritif attend tous ces assoiffés !

Une route de crête parsemée de moutons, de vaches et de chevaux en totale liberté incite à une vigilance bienvenue.

Après le Pic Arthaburu, la pause déjeuner au Logis de France Andreina à Estérencuby proposera un buffet gargantuesque composé de spécialités exclusivement basques.

C’est par la route Impériale des Cimes que tous arriveront en début d’après-midi au somptueux Sofitel de Biarritz, pouvant ainsi profiter de la piscine, de la plage et finalement d’un repos bien mérité !

La Catheram 1987 des Suisses Bernard Gabella et Pierre-Alain Dutois cassera un bras de suspension arrière l’assistance fera encore une fois un miracle en ressoudant la pièce au bord de la route !

Vendredi 1er juin Biarritz – Col d’Ispéguy – Biarritz (133 km)

Une courte étape qui après Ainhoa, un des plus beaux villages de France, fait découvrir les Pyrénées espagnoles par Porto de Otxondo, Erratzu et le col d’Ispéguy pour un apéritif dînatoire au sommet du col.

L’après-midi, c’est par Espelette, célèbre pour ses piments et berceau de la pelote basque, que les concurrents rejoindront Biarritz vers 15 heures, au terme d’une balade qui de l’avis de tous fut d’un grand cru

Lors de la soirée de gala qui clôtura traditionnellement Route Nationale 7 Historique, les commentaires allaient bon train sur les projets de 2013 mais tous se félicitaient d’avoir participé à une aventure qui restera longtemps gravée dans la mémoire de ceux qui y étaient des souvenirs qu’ils garderont jalousement dans un coin de leurs boîtes à gants et qui leur rappelleront que les voitures anciennes sont faites avant tout pour voyager et tant qu’à faire, autant aller loin sur ces merveilleuses routes de France étonnamment peu fréquentées et qui témoignent d’un passé finalement pas si lointain qui a glorifié la plus merveilleuse invention du XXe siècle, l’Automobile.

Michel Dartevelle

Président RN7 Historique

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