Les années 80 et 90 sont de retour, mais cette fois, avec une odeur de caoutchouc brûlé et un aileron bien prononcé. Dans l’exposition ‘German Tuners from the ’80s & the ’90s’, Autoworld rend hommage aux marginaux de l’industrie automobile allemande : les préparateurs. Pas les ingénieurs à lunettes réglementaires, mais les esprits indépendants, passionnés de turbos, de polyester et de tout ce qui fait un peu trop de bruit.
Les seize voitures avec leur histoire, pleines de couleurs, de caractère et de choix radicaux. Ce qui était autrefois considéré comme “trop”, mérite aujourd’hui une nouvelle attention, comme expression d’audace technique et de flair culturel.

Cette Ferrari Testarossa transformée par Lotec en TT1000 : deux turbos propulsent le V12 plat à 1.000 ch et 1.100 Nm. Le 0 à 100 km/h se fait en 4 secondes, pour une vitesse de pointe d’environ 370 km/h. Châssis, freins, boîte et pneus ont été renforcés afin de répondre présent aux nouvelles capacités de la bête, tandis que son look inspiré de la F40 avec carbone, spoiler et prises d’air accentue son agressivité. Son prix ? Trois fois celui d’une F40.

Une Turbo Targa n’était pas au programme chez Porsche. Trop complexe et trop risqué, pensait-on à Stuttgart. Mais Buchmann & Buchmann ne partageait pas cet avis. Avec des renforts supplémentaires, ils ont créé leur propre version : aussi puissante qu’une 930 Turbo, mais avec l’avantage d’une Targa. Dans le cadre d’une coopération publicitaire avec Polaroid, la voiture reçut une peinture légendaire avec des accents aux couleurs de l’arc-en-ciel. La Porsche 930 Turbo Targa, également connue sous le nom de Porsche Arc-en-Ciel, était née et immédiatement célèbre.

Dans les années 1980, presque toute la gamme Opel pouvait être transformée avec les “Breitbau outfits” de chez Mattig qui fournissait également des composants à Brabus et à Elia. Mais sa plus grande renommée, il la doit en 1992 au film Manta Manta, dans lequel une Manta B préparée par lui, avec un kit carrosserie “Super Extrem” aux couleurs acidulées, tenait le rôle principal. Le scénario était plutôt stéréotypé : un jeune homme, Bertie, se frotte à un arrogant propriétaire de boîte de nuit et de Mercedes, Axel, et le défie dans une course de rue… Mattig a commencé sa carrière comme pilote et préparateur moteur, et cette voiture de film (l’une des deux) n’est donc pas équipée du quatre-cylindres standard mais d’un six-cylindres de 236 ch.

Walter Treser a participé au développement de la première Audi Quattro. Après avoir été écarté d’Audi à la suite d’un accident survenu lors d’un ravitaillement, il créa sa propre entreprise, dont Audi devint un client majeur. Il développa une Audi Quattro roadster dotée d’un toit rigide escamotable en acier, des années avant que les grands constructeurs n’adoptent cette technologie. Elle était équipé du même cinq-cylindres turbo de 2 144 cm³ développant 200 ch et entraînant les quatre roues. Au total, Walter Treser construisit une quarantaine de ces roadsters à toit rigide électrique.
Crédit texte et photos: Autoworld



