AccueilHistoireLa Peugeot VLV, un concept né 80 ans trop tôt...

La Peugeot VLV, un concept né 80 ans trop tôt…

A Autoworld, parmi les voitures alignées comme des Dinky Toys sur le mur de gauche, se trouve un petit engin étonnant de moins de 3 mètres de long, ressemblant à un gros jouet. La Peugeot VLV est pourtant née à une époque où les français, placés sous occupation allemande, n’avaient pas le cœur à jouer et se contentaient de l’essentiel. Dans une vie quotidienne manquant de tout, y compris d’essence, les voitures avaient déserté les villes pour se cacher à la campagne, souvent partiellement démontées pour ne pas être réquisitionnées. Les rues étaient rendues aux piétons, aux cyclistes, aux carioles et à quelques taxis, autobus et utilitaires équipés de gazogènes. Mildé-Krieger, Louis Bréguet, Georges Irat, Wattcar, Sovel, Fenwick et bien d’autres se souvenant de la place importante, au début de l’automobile, de la fée électricité se lancent dans la fabrication de voitures électriques, mais le manque de moyens ne permet pas de résoudre les soucis récurrents de ce type de motorisation : le rapport poids/puissance, l’autonomie et la recharge.
Peugeot, via quelques-uns de ses ingénieurs, sera la seule grande marque à se pencher sur la question et créera la surprise le 1er mai 1941 en annonçant la naissance de la VLV pour « Voiture Légère de Ville ». La VLV se veut radicalement minimaliste : 2,67m de long, 1,21m de large, 2 places décalées, un simple inverseur de marche entre les sièges, un compteur de vitesse et un contrôle de charge des batteries. La voiture est décapotable, pour réduire le poids et surtout pour faciliter l’accès à deux adultes… sans bagages. Le coffre avant est occupé par 4 batteries de 12 volts accouplées en série, de quoi fournir 82 Ampères sous 48 Volts au moteur SAFI placé à l’arrière. Il transmet une puissance allant de 1,3 à 3,5cv aux roues arrière rapprochées de 33cm pour éviter la nécessité d’un différentiel. Les roues avant sont indépendantes et assurent une bonne stabilité à la voiturette, capable de filer à 30 km/h et même à 36 grâce à un boost momentané. Une performance réalisable grâce à son faible poids de 365 kilos. D’une autonomie de 75 à 80 kilomètres, la VLV était vendue avec un chargeur Alsthom ou LMT permettant de la recharger en une dizaine d’heures sur le réseau domestique. Des performances qui étaient loin d’être ridicules et ne le sont toujours pas ! Principalement utilisée par les PTT et quelques privés, 377 voitures seront produites de juin 1941 à février 1945 à La Garenne en région parisienne, car l’usine de Sochaux est indisponible pour cause de réquisition. Le retour à la paix mit fin à la pénurie d’essence et le moteur thermique repris ses droits, par facilité, jusqu’à une prochaine crise…

Photos actuelles: Michèle Douffet, photos d’époque: Aventure Peugeot

ARTICLES SIMILAIRES

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

- Advertisment -

Articles populaires