La colorisation photographique, née vers 1850, s’est surtout épanouie dans les années 1900 avant de disparaître, bien évidemment, avec la généralisation de la photo couleur dans les années ‘60. Ce travail avait pour but de donner de la vie et du réalisme à des clichés noir et blanc à l’aide de pastels, de crayons, d’huiles ou même d’aquarelle. De véritables œuvres d’art sont ainsi nées sur des thèmes des plus variés, allant de la carte de vœux à l’apologie des plus grands monuments (spéciale St Valentin 1905 !)

Mais à côté de quelques travaux d’un grand raffinement, de nombreuses photos étaient colorisées, souvent au pochoir, à la demande d’éditeurs de cartes postales. Si les teintes des bâtiments ou des poteaux d’éclairage permettent une certaine interprétation de la réalité, la colorisation d’automobiles est toujours une catastrophe car le retoucheur lance un peu de rose ici, un peu de jaune là, en ignorant complètement que chaque modèle de voiture a sa gamme de teintes bien précise. En tout cas, si vous n’aviez jamais vu une 403 jaune citron ou une Amazon à toit rose, c’est maintenant chose faite !

Sans vouloir concurrencer notre ami Sherlock, il n’est pas impossible que le coloriste roulait en Peugeot verte, car c’est la seule voiture du lot correctement colorisée !

Nous sommes ici dans la Vienne, devant un parc automobile bien national, exception faite de la Volvo déjà citée. Deux voitures sortent du lot, la petite Panhard Junior, un modèle qui ne fut pourtant produit qu’a 4.708 exemplaires et plus au centre un imposant cabriolet (avec une grosse loupe on peut voir des plis sur le toit) datant de la fin des années ’30 ou des années ’40.

La 403 est entrée en production en 1955 et la Volvo en 1956. La photo est donc postérieure à cette date et devrait dater de 1958/60…

Jacques Bougnet