La femme, égérie de de Dion-Bouton
De Dion-Bouton a souvent utilisé, au début du siècle dernier, la carte postale comme support publicitaire. Ses différents modèles, leurs exploits sportifs, les raids lointains, les clients célèbres, tous les sujets étaient bons pour assurer la promotion de la marque. Et tout le monde y allait de sa personne, du Marquis de Dion à son fidèle chauffeur Zélélé.
La saynète que voici se compose de deux cartes postales éditées vers 1903 et diffusées durant plusieurs années. Cela se passe selon toute vraisemblance dans les allées du bois de Boulogne où deux jeunes écervelées font la course. Arrivera ce qui devait arriver dans ce monde bien-pensant, elles seront aisément rattrapées par trois hirondelles (surnom des policiers à vélo dû à leurs manteaux flottants au vent). Personnellement je ne suis pas convaincu que le fait d’être rattrapé par des vélos soit une bonne publicité, mais passons.
Très vite les marques automobiles se choisirent des publics de prédilection et le Marquis Albert de Dion visa tout naturellement la gente féminine… et mondaine qu’il côtoyait. En 1902, de Dion-Bouton engagea la Bello Otero, vedette de musique hall au faîte de sa gloire, pour faire la promotion du nouveau modèle. On la voit sur de nombreuses photos et gravures parues dans différentes revues automobiles et même dans Fémina, toujours accompagnée du fidèle Zélélé. Une démarche qui serait maintenant critiquée de sexiste puisqu’elle signifiait en filigrane que même une femme était capable de conduire une de Dion-Bouton !
Le temps a passé, et cent ans plus tard les de Dion-Bouton se font de plus en plus rares. Et c'est au sein du Royal Vétéran Car Club que l'on a le plus de chances d'en voir rouler. Quant aux conductrices de de Dion-Bouton, elles sont carrément devenues rarissimes. Au point de se demander si Claire Mahy ne mériterait pas une petite place au Guinness Book !
Jacques Bougnet
Photo actuelle: Michèle Douffet
En tant que débutant, vos informations me sont vraiment utiles.