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Guerre 14-18 : L’odyssée des autos-canons belges en Russie

Déposé par dans 11/11/2015 – 12 12 15 111511Pas de commentaire

829_Cover FR_OK.inddL’HISTOIRE - Le monde entier a commémoré, l’an dernier, le centenaire du début de la guerre 14-18. A côté de la vision globale de ce conflit qui a fait plus de 9 millions de victimes, nombreux sont les historiens qui ont à cœur de faire revivre des événements précis, souvent oubliés ou méconnus de la plupart d’entre nous. C’est ainsi que le Fonds Belge pour le Patrimoine automobile (Fondation Roi Baudouin) a édité un très bel album signé par Olivier Defrance, consacré à l’épopée des Autocanons Mitrailleurs belges, connus sous le nom d’ACM. Avec l’aide de descendants des soldats et d’une très riche iconographie, ce livre retrace l’odyssée de ce corps d’armée belge composé de 444 hommes équipés de 58 véhicules dont 8 (ou 12, selon les sources) blindés Minerva, partis combattre au plus profond de la Russie puis devant faire le tour du monde pour ensuite rentrer en Belgique. auto-canon (02)Bien avant la guerre, des visionnaires avaient compris l’avantage qu’il y aurait à remplacer la cavalerie par des véhicules automobiles blindés. C’est le major Auguste Collon qui constituera la première unité motorisée de l’armée belge. Destinées à une guerre de mouvement faite de reconnaissances et d’attaques, nos autos-canons ne sont malheureusement d’aucune utilité sur le front de l’Yser. Le Roi Albert décide alors de mettre le Corps ACM à la disposition de l’armée impériale et c’est ainsi que nos blindés débarquent sur le sol russe le 13 octobre 1915 via l’Océan Arctique. Ils rejoignent alors Saint-Pétersbourg pour y être présenté au Tsar avant de partir au combat. Durant près de deux ans, les soldats belges combattent aux côtés de l’armée du Tsar avec une efficacité qui leur vaudra la plus haute distinction militaire russe, la Croix de Saint-Georges. auto-canon (03)La révolution bolchévique, guerre civile qui conduira à l’assassinat du tsar et de toute sa famille, éclate alors et le Corps des A.C.M. doit rapidement quitter le pays, répondant à un ordre de rapatriement de l’armée belge. Dans l’impossibilité de traverser la Russie plongée dans le chaos, il ne peut que rallier Vladivostok en transsibérien puis embarquer pour les Etats-Unis en traversant l’Océan Pacifique. Avant de quitter le sol russe, ils détruisent les autos-canons. L’accueil aux USA est triomphal et les soldats des ACM défileront dans douze villes, de San Francisco à New-York, avant de rallier l’Europe via Bordeaux le 23 juin 1918, pratiquement à la fin de la guerre. Le Corps sera dissout le 16 juillet 1918, mettant fin à l’étonnante histoire des ACM. auto-canon (01)LES AUTOS-CANNONS - Alors que plusieurs marques proposaient des véhicules à chenilles, l’armée belge préfère des voitures blindées sur roues, de marque Peugeot ou Minerva. Les principaux constructeurs croulant sous les commandes, le Major Collon décide de s’adresser à un plus petit constructeur, Mors, installé à Paris, à qui il commande des châssis de voitures renforcé, équipés de roues arrière jumelées. On y installe des moteurs Minerva sans soupapes, exploitant la licence de l’américain Knight. Un moteur puissant et silencieux 4 cylindres de 28/35 hp, assez difficile à régler et grand consommateur d’huile. Le carrossier français Kellner y installe une carrosserie blindée de 7mm d’épaisseur qui lui pose pas mal de problèmes de construction, mais qui était capable de résister aux balles de fusils. La mitrailleuse, ou le canon de marine de 37mm étaient livrés par la marque Hotchkiss.

auto-canon (06)LA RECONSTRUCTION - Reconstruire un autocanon Mors/Minerva était d’autant plus passionnant que mis à part un croquis, aucun plan du véhicule ne fut retrouvé. C’est donc grâce aux nombreuses sources photographiques que le dessin du véhicule a pu être reconstitué dans les règles de l’art. Des règles établies par la FIVA (Fédération lnternationale des Véhicules Anciens) qui admet que lorsqu’il n’existe plus de trace matérielle, un véhicule puisse être reconstruit au moyen de pièces originales similaires disponibles ou à défaut refabriquées de manière aussi conforme que possible à l’original. C’est dans cet esprit que le travail, qui a pris plusieurs années, a été réalisé par des bénévoles de toutes spécialités, devant parfois redécouvrir d’anciens gestes et d’anciens outils. auto-canon (09)Le moteur Minerva, datant ici de 1919, appartenait à un collectionneur suédois. Les pièces principales (châssis, pont, essieu) ont été trouvées dans le milieu des amateurs, tandis que les pièces d’usure ont été refabriquées. A titre d’exemple, les roues arrière en bois, doubles, de type «artillerie», ont été refaites à l’authentique et comportent 144 pièces pour chaque roue ! Seule concession à l’origine, le blindage qui n’est « que » de six millimètres, mais exposé au Musée de l’Armée à Bruxelles, il y a peu de risques que l'auto-canon se fasse mitrailler…

JB

Photos actuelles: Michèle Douffet

« L’Odyssée des autos-canons mitrailleurs » d’Olivier Defrance aux éditions FSA Sortie 2015, 185 pages. ISBN: 978-9-08237-726-2 Le livre peut être commandé en ligne à la Fondation Roi Baudouin avec paiement par carte de crédit (35€ + 15€ frais de conditionnement et d’envoi).

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