La plus grosse enchère de l’histoire va à la Ferrari 250GTO n° 3851GT
La Ferrari 250GTO châssis numéro 3851GT vient de battre le record de la plus haute enchère automobile, lors de la vente d’une partie de la Maranello Rosso Collection organisée ce 14 août par Bonhams à Monterey en Californie. L’ancien record du genre, détenu par une Mercedes W196R de course datant de 1954, auréolée d’un palmarès en F1 pilotée par Fangio, était partie pour 30 millions de dollars l’an dernier lors du festival de Goodwood en Angleterre.
Ici, il fallait débourser 38 millions de dollars, soit environ 28,5 millions d’euros (hors frais) pour devenir propriétaire de cette berlinette GTO, une des 39 produites, carrossée par Scaglietti. Une somme finalement assez décevante au vu des estimations délirantes des experts qui la voyaient déjà friser les 75 millions de dollars. Que penser d’experts qui se trompent dans de telles proportions ?
La voiture vendue ici a été acquise le 11 septembre 1962 par le pilote français Jo Schlesser et le champion de ski Henri Oreiller. Ils partent favoris du Tour de France Auto 1962, une épreuve de 5980 kilomètres courue en 5 étapes. Ils se retrouvent 30e au classement général après avoir passé 54 minutes pour sortir la voiture du bac à sable à Mulsanne, sur le circuit du Mans. Ils termineront à la deuxième place, après une magnifique remontée gagnant 10 spéciales sur les 14.
Un mois plus tard, le 7 octobre 1962, Henri Oreiller perdait la vie au volant de la voiture, à Montlhéry lors de la Coupe du Salon. Son accident serait dû à l’éclatement du pneu arrière droit, aggravé par le fait qu’il a percuté le petit bâtiment contenant le matériel d’incendie du circuit. Gravement abimée, la voiture a été reconstruite à l’usine puis est passée par les mains de plusieurs pilotes, Paolo Colombo (1963), Ernesto Prinoth (1964/65) puis Fabrizio Violati, tous trois alignant quelques beaux résultats, principalement lors de courses de côte. Fabrizio Violati gardera la voiture dans sa collection mise en vente ici, conséquence de son décès en 2010.
Il n’est plus question ici de prix d’automobiles mais de prétextes à investissements. Je me souviens du temps où ces voitures roulaient dans les compétitions les plus diverses, malmenées parfois par des pilotes peu respectueux et/ou peu doués, accidentées, rafistolées, changeant de mains à des prix de voiture de course fatiguées…
Neuf autres Ferrari, provenant de la même collection, ont été vendues pour un total de 66 millions de dollars.
Jacques Bougnet