Il y a 125 ans : L’esprit pratique féminin fait de l’automobile un objet… utile !
Le 8 août 1888, Bertha Benz, épouse de Carl Benz, inventeur de la première automobile à combustion interne, part avec ses deux fils, Richard, 13 ans et Eugen, 15 ans, avec la motorwagen maison, sans prévenir son mari, voir se mère à Pforzheim, à 106 kilomètres de Mannheim.
Première longue distance en automobile, première utilisation pour aller quelque part, première femme au volant, première conduite sans permis, Bertha Benz entre dans l’histoire de l’automobile par la grande porte. Mais était-ce bien improvisé ? Difficile à dire. Certains pensent que la démonstration était orchestrée pour attirer les premières ventes, maison peut penser que l'ingénieur ne pensait qu'à sa mécanique, et avait besoin de sa femme pour lui dire et lui répéter "Mais ce truc, çà va servir à quoi?"
Le voyage n’est pas une promenade de santé. Il faut trouver un pharmacien qui vende de l'éther de pétrole, le carburant utilisé par la voiture. Un forgeron réparera la chaîne, un autre devra s’occuper des freins. Ses atours féminins ne seront pas inutiles, puisque Bertha devra nettoyer des tuyaux de carburant avec une épingle à chapeau et isoler un fil électrique à l’aide d’une jarretière. Arrivée à destination, elle enverra un télégramme à son mari lui annonçant qu’elle rentre demain… et elle rentrera ! Grâce à son intuition bien féminine, elle aidera son mari à fiabiliser l’automobile, pour en faire un engin capable de servir à quelque chose...
Reste à savoir si c'est réellement Bertha Benz qui tenait le manche. Dans ses mémoires publiées en 1925 sous le titre de "Lebensfahrt eines Erfinders", Carl Benz fait endosser cette idée hardie et sa mise en pratique à ses deux chenapans de fils !
Benz a suivi le long cheminement qui en a fait une des marques les plus importantes au monde, mais il faut reconnaître qu’il a fallu un temps pour que ces voitures fassent l’objet d’une construction en série. Quoique… Pour célébrer la création de la première Benz, offerte par le constructeur au Deutsche Museum de Munich, des copies ont été réalisées par la firme. Ces véhicules sont exposés dans les plus grands musées du monde, mais parfois la pancarte indiquant qu’il s’agit d’une réplique a malencontreusement disparu. Les copies s’authentifient avec le temps, il n’y a rien à faire. C’est de la magie et dans 1.000 ans, qui sera là pour voir la différence ? De toute façon, tout le monde s’en fout !
JB