Golf GTi : La préférée des flics et des truands
Réussir une voiture capable de succéder à la Coccinelle n’était pas chose aisée et avec tout le respect que l’on peut avoir pour les 1500, 1600, K70, 411, 412, etc… il faut bien reconnaître qu’il manquait chaque fois une étincelle de génie. Le projet n° 337, annoncé en mai 1974 viendra combler cette lacune. VW s’était mis en tête d’attribuer à ses voitures des noms de vents tels que Scirocco, Passat (=Alizé en allemand) etc… mais Golf sonnera beaucoup mieux que « Gulfstream » initialement prévu, et le succès sera immédiat : 6.780.050 exemplaires de la Golf 1 seront produits en moins de 10 ans.
Compte tenu de l’homogénéité de la voiture, l’ingénieur Alfons Lowengerg, qui rêve de créer une VW sportive de série, se désintéresse de la Scirocco pour booster la Golf. L’histoire dit que le développement de la voiture a été réalisé secrètement hors des heures de travail, mais l’histoire dit tant de choses… Toujours est-il que 3 prototypes de couleur jaune sont construits en automne 1974, dont une baptisée TTS et cachant un moteur de 100cv. 4 autres seront réalisées début 1975, ces 7 voitures, toutes différentes, seront régulièrement utilisées dans la circulation, de façon tout à fait anonyme. Le grand patron de VW, Toni Schmucker essaie la voiture en mars 1975 et décide immédiatement de la commercialiser. Elle sera présentée au côté de l’Audi 80 au salon de Francfort, équipée du moteur de l’Audi 80GTE. 4 cylindres de 1.588cc, développant 110cv grâce à l’injection Bosch K-Jetronic. Sa suspension est renforcée et des disques ventilés sont installés à l’avant.
En juin 1976, la Golf GTi arrive sur nos routes. Légèrement surbaissée, troquant ses pneus de 155 pour des 175, elle est surtout reconnaissable à l’encadrement noir de son hayon arrière, un petit filet rouge qui cerne la calandre et surtout un logo GTi. Le spoiler est plus important et les extensions d’ailes en plastique contribuent à l’image. Elle est disponible en deux portes, principalement en gris métal. A l’intérieur, un volant à 3 branches, une instrumentation plus complète.
La GTi suivra les évolutions du modèle de grande série, la modification la plus marquante étant l’installation d’un radiateur d’huile en aluminium, et la possibilité d’un toit ouvrant en 1978. Pour 1979, la GTi adopte, comme les autres modèles de la gamme, de nouveaux pare-chocs en plastique et un indicateur de consommation. Une boîte 5 fait son apparition en 1980. 1981 voit l’arrivée de feux arrière plus larges. Le tableau de bord est nouveau, le volant a quatre branches et la banquette arrière est plus creuse. Sous le capot, l’allumage devient électronique. En 1982, les montants de pare-brise se recouvrent de plastique noir anti bruits comme les autres Golf. Elle est disponible en 4 portes dans certains pays.
A l’initiative de VW France, le préparateur Oettinger propose, de septembre 1981 au printemps 1983, une GTi 16S qui sera produite à environ 1500 exemplaires. Sa principale modification sera de disposer de é arbres à cames en tête et d’une culasse en alliage léger à 4 soupapes par cylindre. Verdict : 136cv à 6500 tours, ce qui met le zéro à cent en 7,6 secondes…
Le moteur 1781cc, arrive en 1983. Il ne fait gagner que 2cv mais augmente le couple à bas régime. Un ordinateur de bord fait son apparition et la suspension s’assouplit. La Golf reçoit deux phares supplémentaires dans la calandre. Il s’agit d’antibrouillard, mais des longues portes sont disponibles en option. Le monogramme à l’arrière grandit, comme pour se convaincre que la voiture, bien qu’un peu embourgeoisée, reste une sportive.
La production cesse en décembre 1983 avec le millésime 1984. Comme c’est souvent le cas, des séries spéciales annoncent la fin de règne : Pirelli (Allemagne), Plus (France), Trophy (Suisse), Campaign (Angleterre). Une version simplifiée est commercialisée sous le nom de Rabbit ou de Sprint. La Golf 2 arrive, mais c’est une autre histoire.
JB
Merci à Michel Dartevelle pour ses photos ... et sa voiture!