AccueilHistoireHenri Storm, bricoleur de génie…

Henri Storm, bricoleur de génie…

J’ai connu Henri Storm à la fin de sa vie, alors qu’il était secrétaire du Lion Vintage et administrateur de la fédération belge, dont il avait entre autre créé le logo.

Dans les années ‘50, il s’était bricolé, au sens noble du terme, une voiture à 3 roues « née » d’un réservoir de bombardier, puis avait créé celle-ci…

Retournons quelques minutes au temps béni où l’on pouvait laisser courir son imagination, où il y avait des gens capables de créer de leurs mains, où les pièces nécessaires étaient trouvables et où on pouvait prendre la route sans qu’il ne soit question de PVA de conformité, de contrôle technique et de tracasseries multiples. L’heure était à la créativité et à la débrouille, c’est bien loin tout ça! Voici donc le témoignage posthume d’Henri, inédit, cà vaut de l’or…

« Mon premier engin à 3 roues a vécu 4 ou 5 ans (90.000 Kms) mais les enfants n’ayant plus assez de place sur leur petit siège il a fallu trouver autre chose.

J’ai pisté une carrosserie de Volugrafo sans moteur au Garage de la petite gare de Schaerbeek, chaussée de Louvain. Un italien venu à l’Expo 58 avec cet engin avait grillé son moteur et faute de pouvoir payer la remise en état, avait laissé sa voiture au garagiste et était retourné en Italie.

Acheté 1000 frs, il fallait transformer le tout, cet engin ne comportait que 2 places, j’ai donc dû l’allonger de quelques 60cm pour loger mes enfants à l’arrière.

Le châssis était tubulaire, il a suffi d’allonger les longerons grâce à des tuyaux de chauffage d’un pouce, d’allonger la carrosserie du côté gauche et d’ajouter une portière à droite pour pouvoir entrer confortablement dans la voiture. J’avais transformé le siège avant pour que le dossier puisse être rabattu pour permettre l’accès à l’arrière. Le moteur Sacks de ma première voiture, dont j’avais remplacé le cylindre par un autre de 200cc, a été placé à gauche, accouplé par une chaîne à la roue arrière gauche. Le levier de vitesse était à gauche comme dans ma première voiture et j’avais remplacé le système de freins par le mien, bien plus efficace.

J’ai intégré les phares d’origine à la carrosserie, sous une casquette très à la mode en ce temps-là, ainsi que des feux de camion Ford comportant stops et clignoteurs. J’ai aussi ajouté des pare-chocs de Dauphine adaptés aux dimensions de la voiture.

J’ai ensuite confectionné une capote attachée par deux cliquets au-dessus du pare-brise et tendue sur deux arceaux rabattables vers l’arrière, à la façon des  Jeep.

La suspension de la Volugrafo comptait sur… la flexibilité du châssis pour amortir les chocs, ce qui était plutôt inconfortable. J’ai donc dissocié l’essieu avant du châssis et l’ai refixé en y insérant des blocs de caoutchoucs taillés dans des support-moteur de voiture américaine. A l’arrière, j’ai fixé deux fourches de moto Socovel avec ressorts à boudin et amortisseurs. J’ai également fixé La carrosserie au châssis par 12 silentblocs à goujons noyés.

Cette voiture faisait du 90 à l’heure et collait littéralement à la route ! Je pouvais prendre les tournants en lâchant à peine les gaz. Elle a roulé un an je crois et je l’ai revendue 7000 frs en 1959. J’ai acheté alors ma première voiture, une BMW 600 d’occasion, jolie mais qui m’a valu bien des d’ennuis à côté de mes deux premiers engins…

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2 Commentaires

  1. je suis sa fille et il est décédé mais je suis toujours émue de voir que l’on parle de lui … j’ai encore de nombreux documents de tout ce qu’il a “bricolé” et peint puisqu’il était aussi peintre surréaliste!!!il était en effet génial !!!

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