Saab entre au Panthéon des marques disparues
Créée en 1937 pour fabriquer des avions avec des subventions du gouvernement suédois, la marque se tourne vers l’automobile en 1945. Gunnar Ljungstöm, jeune ingénieur, conçoit le premier prototype avec l’aide du styliste Sixten Sason, donnant directement l’image de véhicules différents.
Les premiers modèles sont des bicylindres mécaniquement assez proches des DKW, solides, capables de résister aux froideurs nordiques et affichant clairement leurs origines « aéronautiques ».
L’accord passé avec Ford en 1966 permet à la firme de passer à des motorisations plus importantes, et l’arrivée de la 99, en 1969 fera entrer la marque dans la catégorie des berlines de classe produites à grande échelle.
Réputée pour sa grande qualité et pour ses avancées techniques, telles que le multisoupapes et le turbo, les voitures, chères tant à la construction qu’à la vente, mettront petit à petit la marque en grande difficulté financière. Elle passera sous le giron de la Général Motors qui en dégradera l’image par l’introduction d’un moteur diésel en 1998 et l’utilisation de plateformes Opel assez banales. La marque est alors vendue au groupe néerlandais Swedish Automobile (SWAN) qui n’a jamais trouvé la rentabilité. Les sérieuses propositions de rachat venues du groupe chinois China’s Zhejiang Yougman Lotus, laissaient un espoir, mais la Général Motors, toujours détentrice des brevets des modèles 9-3, 9-5 et 9-4X, a refusé de les céder aux chinois qu’ils jugent trop concurrents à l’avenir et à conduit la firme à la faillite.
L’importateur pour le Benelux, le groupe Beherman, a déjà entamé une procédure de licenciement collectif mais garantit que le service après-vente et le réseau de pièces de rechange resteront assurés durant minimum dix ans. Les dernières voitures livrées ne sont plus garanties et chez nous les 120 voitures actuellement en commande sont annulée et les acomptes versés seront remboursés. Inutile donc d’en commander une rapidement, chez nous du moins, mais l’importateur américain en aurait encore environ 2400, le canadien 250, etc…
Le nom de Saab reste la propriété du groupe aéronautique, mais les chances de revoir le célèbre écusson sur un capot sont infimes. Après Rover, MG et tant d’autres, c’est encore une marque européenne qui disparait, alors que les voitures chinoises et indiennes ne cessent de s’épanouir. Sans commentaire…
Jacques Bougnet