Début de carrière difficile pour la 250GT 0707…
Les souvenirs automobiles ne sont pas toujours bons. Mais il est certain que cette journée de septembre 1958, lors du Tour de France Auto, a dû restée gravée dans les mémoires de Michel Ringoir et de son copilote Heinzelmann.
Michel Ringoir, pilote belge de renom né à Alost, a participé de 1954 à 1960 à de nombreuses courses en GT, en rallye et en courses de côtes. En juin 1957, pour remplacer sa Ferrari 250GT de 1954, il avait acheté cette Ferrari 250GT neuve, châssis numéro 0707GT à l’importateur belge, le Garage Francorchamps.
Carrossée par Scaglietti, il s’agissait de la dernière des neuf voitures construite en 1957 et la toute dernière à posséder 14 ouïes d'aération sur les panneaux de custode arrière. Elle possédait le moteur V12 de 2953cc comme ses sœurs, développant 220cv puis 245cv. Testée par Paul Frère, elle réalisa le 0 à 100 km/h en 7,6 secondes ! La voiture avait reçu un réservoir à essence plus important, d’une contenance de 137 litres, sans jauge, un témoin rouge prévenant lorsqu’il fallait penser à ravitailler.
Entre juin 1957 et septembre 1958, Michel Ringoir a aligné la voiture dans seize compétitions internationales, souvent à titre personnel, parfois sous la bannière de l’Ecurie Francorchamps. La voiture, de couleur rouge, possédait deux grosses bandes jaunes séparées par une fine ligne noire. Elle était immatriculée en Belgique sous la plaque 928R0.
La voiture existe toujours. Le palmarès détaillé qui l’accompagne mentionne simplement un abandon au Tour Auto 1958 sur panne de différentiel. On aurait ensuite perdu sa trace, et pour cause, pour la retrouver démontée en Angleterre en 1962. Les documents présentés ici sont inédits et cet accident n’est mentionné nulle part. Peut-être ferait-il un peu tache dans l’histoire de la voiture, totalement restaurée, passée depuis dans bon nombre de mains fortunées, dont celles de David Piper et d’Eric Clapton.
Jacques Bougnet